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Editorial: pourquoi la retraite par capitalisation est snobée ?

Epargne-retraite

Sur les 30 dernières années, la problématique des retraites s’est régulièrement invitée dans le débat public ainsi qu’au niveau des programmes des différents gouvernements. Souvent, le problème a été contourné avec des réformes paramétriques en augmentant les cotisations, en baissant les pensions servies et en allongeant l’âge de départ en retraite.

Or, avec la hausse de l’espérance de vie et le chômage de masse, ces réformes paramétriques, n’ont donné que quelques années de répit avant l’apparition de nouveaux déficits et la relance du débat notamment sur l’âge de départ en retraite.

Cette situation en France, est quasiment la même dans la majorité des pays qui ont opté pour une retraite par répartition où en gros, les cotisation des actifs servent à payer les pensions. Aussi, quand des excédents existent, ils sont souvent placés dans des actifs peu risqués. Ces excédents revalorisés servent à combler les premiers déficits techniques.

A l’inverse, la retraite par capitalisation est plus proche du système d’assurance, ce qui limite la solidarité entre les générations aux frais de gestion et à l’expertise cumulée par la caisse de retraite. En effet, les cotisations salariales et patronales, sont placées dans le marché financier avec une forte dose au niveau des actions. Cette épargne revalorisée est donc restituée au cotisant sous la forme d’une rente ou d’un capital, selon le choix du nouveau retraité.  

Cette retraite par capitalisation évite donc tout problème de déficit ou de subvention croisée. Toutefois, sa mise en place généralisée en France, n’a jamais été sérieusement abordée. En effet, sentimentalement, les gouvernements hésitent à toucher au modèle social bâti après la deuxième guerre mondiale. Aussi, l’Etat rechigne à supporter le coût financier d’une transition graduelle car si les cotisations des nouvelles recrues sont placées, il faudra bien payer les pensions des retraités.

Néanmoins, en cas d’existence de volonté politique, une solution mixte peut être imaginée avec une dose de retraite par capitalisation, amenée à augmenter progressivement et à pallier la baisse potentielle de la pension issue de la répartition, en cas de nouvelles réformes paramétriques. De plus, la retraite par capitalisation, permet d’orienter une partie de l’épargne publique vers les marchés financiers et renforcer les fonds propres des entreprises françaises.